Depuis plusieurs jours (semaines !), certains d’entre nous ont de plus en plus de difficultés à cohabiter avec les personnes qui partagent leur logement. Et s’il en était de même pour les chats ?

Le chat, décrit comme « territorial », accorde énormément d’importance à son milieu de vie, et celui-ci est perturbé depuis un mois ! Le chat apprécie aussi les relations sociales, ce n’est pas pour autant une peluche disposée à être caressée toute la journée.

(dernière modification : 2020/04/19)

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Notre présence constante bouleverse son milieu de vie

Témoignage de TIYETI, chatte européenne, âgée de 16 ans :
« Le matin, ma maîtresse partait travailler après m’avoir donné à manger. La maison était calme, je dormais le matin sur son lit, puis je montais à l’étage, je pouvais grignoter dans ma gamelle habituelle sur le palier, me reposer dans la soupente de la chambre de mon petit maître qui est parti pour ses études… Enfin, ÉTAIT parti, puisqu’il est revenu vivre ici avec un ami, toutes les chambres sont occupées, portes fermées, et le soir je ne peux plus être tranquille sur le canapé devant la télé »

Les chats sont très ritualisés, ils organisent leur milieu de vie en différents champs d’activité, surtout les lieux de repos !

Conseil n°1 : maintenir si possible les lieux de repos habituels durant la journée.
Dans certains cas, le confinement a modifié les groupes familiaux vivant avec le chat, et par conséquence son milieu de vie est perturbé. Il est important de respecter au maximum ses aires de repos habituelles en évitant de fermer les portes qui étaient généralement ouvertes. Il est possible d’aménager de nouvelles cachettes douillettes, si c’est nécessaire.

Conseil n°2 : ne pas modifier les rituels alimentaires.
Les chats sont réputés difficiles, gourmets. Il est conseillé de maintenir la même alimentation : il ne faut pas oublier que le chat est un grignoteur qui fait beaucoup de petits repas ! Votre présence permanente peut l’inciter à réclamer plus souvent : attention, un chat qui miaule n’a pas forcément faim, il réclame de l’attention ! Il est déconseillé de lui donner à manger plus souvent ou différemment, sinon la vie « d’après le confinement » sera plus difficile.

 

 

Un chat adulte en bonne santé peut devenir malpropre lorsqu’il est perturbé

Témoignage d’AKAMAROU, chat balinais âgé de 4 ans :
« Tous les enfants de la maison sont là, les filles de ma maitresse et les adolescents de son nouveau compagnon, un vrai cauchemar, l’appartement est bruyant, les portes claquent… Et pour la première fois ma maitresse adorée m’a puni, tout ça pour un petit pipi… »

Les chats sont sensibles à notre stress, aux modifications de leur environnement physique et social : ils peuvent devenir anxieux, et chez les chats l’anxiété peut se manifester par du marquage urinaire !

Conseil n°3 : ne jamais punir un chat, cela ne fait que générer encore plus d’anxiété. Pensez que crier, c’est déjà punir !

 

 

Certains chats font plus de demande d’attention depuis l’instauration du confinement

Témoignage de BIBI, chatte européenne de 7 ans :
« C’est cool, toute la famille est là, je peux demander à sortir par ma fenêtre préférée (celle de la cuisine) et à entrer par ma porte favorite (la baie vitrée du salon) aussi souvent que je veux ! Pourtant cela semble les agacer quand je patine sur la vitre avec mes antérieurs, ma maitresse adorée a même crié très fort aujourd’hui »

Les chats adorent utiliser les humains comme portiers ! L’exigence des chats, leur entêtement n’a rien à voir avec de la « dominance », ils vérifient simplement que nous sommes bien à leur disposition, en grattant, vocalisant : plus nous répondons et plus ils recommencent. Pendant le confinement, notre présence permanente peut être une aubaine pour leur niveau d’exigence.

Conseil n°4 : ne pas répondre à sa demande, pour éviter de renforcer son comportement. Quand il gratte à la baie vitrée pour la troisième fois en 10 mn, le plus simple est de sortir de la pièce !

Conseil n°5 : si nous répondons à la demande, il ne faut ni crier ni hurler, ce serait une expression punitive, incohérente de surcroît.

 

 

Le chat de la famille peut agresser lorsqu’il est perturbé

Témoignage de SWEET, chat européen, âgé de 3 ans :
« Je dormais dans le hamac de mon arbre à chat, comme tous les après-midis. La fille de ma maîtresse est venue, elle m’a caressé, j’ai un peu râlé, battu de la queue, elle a décidé de me prendre dans ses bras pour me faire un câlin, je me suis débattu et je l’ai griffée au visage. Elle a crié, et m’a laissé tomber, ma maîtresse est venue et m’a tapé, je me suis sauvé sous le lit… »

Les temps de repos sont sacrés pour les chats. Ils n’apprécient pas d’être dérangés et peuvent le manifester par un comportement agressif.

Conseil n°6 : un chat n’est pas un doudou ou une peluche : quand il dort ou se repose, il ne faut pas le déranger. Il est important que les enfants le comprennent aussi. Vous pouvez leur apprendre à repérer les mouvements d’agacement du chat : la queue qui bat, les râlements ou grognements, les oreilles en arrière.

Conseil n°7 : en règle générale, le chat décide des interactions et c’est lui qui vient donner des coups de tête pour demander les caresses.

 

Françoise SCHWOBTHALER, Dominique LACHAPELE, Béatrice LAFFITTE,
docteures vétérinaires
DIE vétérinaire comportementaliste